mercredi 26 janvier 2011

Photo, histoire, présent, ici

Découverte idiote - retours de bêtise : que la photo, photojournalisme. Existe, fait un travail quotidien organisé, structuré par des professions, des cultures et des organisations économiques. A des formations, et des histoires. Des systèmes de valorisation sociales : la publication, les Prix, le droit d'auteur/copyright, etc.
Je "découvre", en suivant Lens. Chaque fois absorbée, apprenant beaucoup (à la façon obtuse du regard, qui mouline lentement, ou avec accélérations, mais avec ces énergies inarticulées, à articuler), tombant dans les images comme dans des abîmes de savoir, du présent.
"Découverte" ici est donc le mot qui marque une marque ; un coup de l'attention, de la "réflexion", du journal photographique. Un temps, comme brought up sharp. Mobilisation.

Comme rien dans le discours public médiatique, la photographie m'est immédiate. Par le singulier-peuple qu'elle effectue chaque fois, par où seulement je sais commencer. Ayant commencé le politique par Woolf : par le seul point sensible de l'expérience sociale, cet ombilic quotidien, "sentiment sociologique" (au sens du "sentiment linguistique" de Saussure). Ayant forcé, à grands efforts, et décennies, un chemin jusqu'à la possibilité de lire un journal (presque - ce sera toujours une limite, zone test, et zone de critique donc, que je prends comme telle), ou de suivre les "nouvelles", une "actualité" des "sociétés".

lundi 17 janvier 2011

Tunisie

Tunisie.
Lens, découvert sur la découverte de P.H., en donne des coups. "Photojournalism".
France 2, par exemple, en donne des séquences. Impressionnant, événement. (Je pense au travail de M. Riot-Sarcey sur l'événement historique. La complexité anthropologique de ce laboratoire politique, cet exercice politique des sociétés. A, éventuellement, Zizek et Badiou, et Deleuze. Simplement : que l'événement soit possible. L'événement ça arrive. -- Ces possibilités, conceptuelles sur lesquelles on peut s'appuyer pour poser des différentiels, poser les pas pour faire un chemin dans ce présent).

"Le peuple". Et le travail du commentaire. Celui, particulier, part effective de l'histoire à son propre titre, du commentaire étranger. Europe, France, sur l'Afrique du nord, très situé. "Les milices", "les pillages", "l'anarchie". Well duh. Faut-il cet exercice du commentaire... (oui, il le faut. Il est.)
La note ici : que la télévision arrive à saisir et diffuser des séquences si proches. Messieurs tunisiens, parlant ce français connu, familier, dans les rues. Le très-proche de ce qui se passe dans cette rue, cette rue. Les pas savoir ("on sait rien, on sait rien"). Les essais de positionnement : attitudes au "gourdin" (le mot des journalistes, repris, ces fils qui sont dans le discours, et qui se forment, se font une culture immédiate, locale), au couteau, à la barricade. Les mouvements éclatés, éparpillés, des courses dans la rue, détalent, des exclamations des corps, des groupements très mobiles, des voix en interjection, des souffles qu'on entend dans les voix. Des regards et attractions sur ces pôles instantanés que sont une caméra de télévision, un micro. Très intégrés dans la scène, le moment, tout politique (et tout dérisoire - ce rien du tout où consiste une "révolution" - autre mot qui forme, est en train de former, on a déjà marqué "révolution de jasmin", "du jasmin", c'est encore mobile).

Les images : ces jeunes hommes tout minces de jeunesse, d'autres qui parlent articulé (c'est que le travail politique, discursif, a déjà été entamé, largement, "nouvelles technologie", Facebook) et la langue pleine d'accents ("le peuple"), les vêtements sans couleur de l'hiver dans le sud, la matérialité de l'histoire.

God, et Baby Doc de retour à Haïti.