vendredi 4 février 2011

Ce qu'on ne voit pas d'Egypte

Je suis plongée dans l'étonnement de Lens. Où je me trouve capable à prendre le travail du photojournalisme, sans doute parce qu'il est rendu à un silence, à un rythme, détaché de celui du journal, et où je retrouve le temps des backwaters où je sais évoluer.
Découvertes immenses, régulières, ces visibilités, ces langages. Les significations, et comment elles fonctionnent ; des répertoires déjà articulés, une culture de la lecture médiatique, mais aussi des frayages, ou des tangentes.

Mais : une fringale, quand même. Parfois accrochée à des piques d'attention : cette femme assise sur un tabouret de fortune juste derrière un front de barricades derrière la Place Tahir, assurant un approvisionnement d'eau. Prise tenant une plaque de carton sur la tête, l'air en défense. Mais assise, installée, plantée là.
Quelques femmes, quelques images de femmes. La fringale pourrait commencer par là.
Mais aussi : aveugle sur tant et tant que je voudrais voir. Tout ce qui ne me donne rien à voir, où du déjà vu, où le photojournalisme est moins une photographie.